On peut certes penser que le niveau de cotisations économiques est important (56%) pour une allocation qui couvrirait le coût total du Smic (2469 euros). Il est vrai que si l’allocation ne couvrait que le seul Smic net de 1302 euros, ce prélèvement ne serait que de 29 % (1302/4435).
Ceci étant, cela ne serait qu’un tour de passe-passe purement cosmétique dans la mesure où les cotisations sociales sont constitutives du salaire : elles servent à payer du salaire différé ou continué ainsi que des services non marchands dont on bénéficie (comme la santé publique par exemple) qu’il faudrait bien payer de notre poche s’ils n’existaient pas.
On peut estimer que les cotisations salariales comme patronales représentent 89 % (2469/1302 – 1) du salaire net. S’il ne fallait payer les cotisations sociales que sur les seules fractions de revenu dépassant le Smic, alors les cotisations sociales ne seraient plus de 89 % mais de 202,3 % (89/0,44). Autrement dit, à chaque fois que les travailleurs sortent un revenu de l’entreprise au-delà du Smic, seul un tiers irait sur leurs comptes personnels.
Autant faire simple et réaffirmer que les cotisations sociales font partie des revenus du travail et que celles-ci s’appliquent dès le premier euro.