Dans la mesure où le bénéfice de la Sécurité économique est attribué à toute personne en emploi indépendamment de la valeur ajoutée produite, on peut se demander pourquoi ne pas l’accorder à tout individu qu’il soit en emploi ou pas : c’est, ni plus ni moins, la proposition du revenu universel.
Cette proposition se justifie dans la mesure où l’apport d’un individu à la société ne se résume pas à la valeur ajoutée qu’il crée. Cependant, comme le revenu universel ouvre des droits sur la valeur ajoutée produite, la société n’accepte pas, en l’état actuel, qu’un revenu correct soit accordé à une personne qui ne « travaille » pas, sauf si cette personne est dans l’incapacité de le faire.
Dès lors, la Sécurité économique est un entre-deux possible. Dès l’instant où une personne participe à la réalisation de valeur ajoutée, elle a d’office droit à une rémunération minimum quelle que soit la valeur ajoutée qu’elle réalise. C’est une façon de reconnaître son apport à la société au-delà de la valeur ajoutée qu’elle réalise.
La Sécurité économique ne s’oppose pas, par nature, au revenu universel. C’est une démarche analogue qui prend en compte l’opinion majoritaire de la société et fait de la présence en emploi la condition de la perception de ce revenu. Ceci n’est évidemment acceptable que si la Sécurité économique est capable de garantir que chaque personne qui le souhaite aura un emploi, ce qui est le cas.
Il est possible que, demain, la société soit favorable à l’instauration d’un revenu universel. Ceci serait la marque d’une confiance de la société en elle-même et en ses membres, confiance qu’elle n’a pas à ce jour. On peut considérer que la Sécurité économique peut constituer une étape vers une telle évolution dans la mesure où elle déconnecte partiellement la rémunération de la valeur ajoutée réalisée. Le précédent de la Sécurité économique fournit d’office un système de financement pour le revenu universel : il suffit de ne plus verser tout ou partie de l’allocation aux entreprises mais directement aux individus sans considération de leur rapport à l’emploi.